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rapide au questions :
1 - Quel est le contexte qui a permis la
naissance du concept de Modulorgue?
2 - Pourquoi utiliser certains jeux en
extension?
3 - A propos de l'usage de
l'électronique en facture d'orgues
1 -
Quel est le contexte qui a permis la
naissance du concept de Modulorgue?
Depuis
le milieu du vingtième siècle, les progrès techniques ont
de grandes répercussions dans le domaine musical. Ces progrès
se traduisent par l’apparition de nouveaux outils adoptés
par la plupart des musiciens d’aujourd’hui. Que ces outils
soient développés ou exploités dans le cadre
d’institutions musicales dédiées (IRCAM, GRM,
conservatoires) ou dans un cadre personnel (professionnel ou
amateur), il est incontestable qu’une part incontournable de
la production musicale d’aujourd’hui relève des
technologies numériques.
Ces
technologies sont utilisées pour :
-
composer (écriture assistée par ordinateur) et modéliser le
travail en cours d’écriture,
-
interpréter, modéliser des tempi dans une acoustique
complexe, déterminer des rapports de timbres (transmission du
jeu du musicien),
-
élaborer de nouveaux dispositifs de jeu et de nouvelles
interfaces de contrôle gestuel (capteurs, interaction avec
des danseurs, analyse du jeu du musicien pour un traitement
informatique en temps réel etc.),
-
créer de nouveaux sons, de nouvelles dynamiques et couleurs
sonores.
C’est pourquoi un orgue se réclamant de notre époque doit
être construit avec les acquis qualitatifs de la facture
d’orgue traditionnelle tout en garantissant une entière
compatibilité avec les outils actuels au service de la création
et de l’interprétation musicale.
A
partir de ce constat, à l’appui de trente ans d’expérience
dans le domaine de la facture d’orgue traditionnelle et de
quinze ans de développements successifs dans le domaine des
nouvelles technologies appliquées à l’orgue, à l’appui
de notre constant travail avec des compositeurs et avec des
ingénieurs de haut niveau, nous avons conçu un cahier des
charges dont l’objet est de considérer chaque tuyau d’un
orgue comme « interprète intelligent» et non plus
comme « interprète asservi » (membre d’un jeu
dont les tuyaux sont systématiquement condamnés à jouer
ensemble, de façon définitivement calibrée lors de la
construction de l’orgue).
Cette
conception nous a conduits à la possibilité de piloter les
tuyaux d’un orgue en modules indépendants au moyen d’une
transmission novatrice (IPC : Individual Pipe Control).
Ce principe est adaptable à des orgues fixes (constructions
à neuf ou reconstructions d’orgues dans des buffets
existants),
mais il permet également de réaliser des orgues
mobiles tels que celui que nous avons réalisé à Aspiran
dans l’Hérault.
Le
type d’instrument construit selon cette technologie
modulaire a été baptisé « Modulorgue ». Le
Modulorgue, comme tout orgue à tuyaux, permet l'interprétation
d'un large répertoire pour orgue. Mais
le Modulorgue permet aussi l’exploration profonde du matériau
sonore qu'est le tuyau traditionnel. Cette utilisation répond
aux attentes actuelles dans les domaines mettant en œuvre la
malléabilité de la structure physique du son et l'extension
ou la déformation des capacités communément admises de
production sonore de l’instrument.
2
- Pourquoi utiliser certains jeux en extension?
Nous avons en France une très mauvaise idée de cette
technologie, pour deux raisons. D’abord parce qu’elle a été
promue par des maisons qui fabriquaient des orgues « économiques »
bas de gamme. Le résultat sonore était très laid et les
instruments peu fiables. Et d’autre part parce que l’on ne
calcule pas et que l’on n’harmonise pas un jeu en
extension, comme un jeu normal. Or, par souci d’économie,
les facteurs français qui ont produit des orgues disposant de
jeux en extension, n’ont pas travaillé selon ces schémas
acoustiques très spécifiques.
Il nous a fallu quinze années d’expérience (sur des orgues
munis de jeux en extension) et d’expérimentations (en
atelier) pour maîtriser tout le parti musical que l'on pouvait
tirer de ce type de conception en extensions. Un seul point
restait rédhibitoire jusqu’à présent avec la transmission
électrique en extension : c’était les trous
harmoniques qui s’entendaient lorsqu’on avait des parties
musicales qui se doublaient à l’octave, avec des jeux en
extension d’octave. Notre technologie IPC a définitivement
réglé ce problème et l’on peut s’en rendre parfaitement
compte ici, à la
question N°7.
Dès lors qu’avec l’exigence professionnelle que nous
avons toujours mise dans tous nos instruments, l’on sait
construire et harmoniser des jeux en extension, l’on
parvient à disposer d’une registration variée avec bien
moins de tuyaux qu’un orgue à transmission mécanique.
3
- A propos de l'utilisation de l'électronique dans la facture
d'orgues
La
fiabilité que nous exigeons de nos orgues fait que notre
transmission IPC ne recourt pas à l’informatique. En
revanche, elle a recours à des composants électroniques.
On
a quelquefois l’idée que l’électronique n’est pas
compatible avec la longévité que l’on attend d’un orgue
ou avec l’humidité de certaines églises. Ces deux inquiétudes
ont leur origine dans le traitement artisanal des premières
cartes électroniques appliquées à l’orgue. La fabrication
manuelle des circuits imprimés, la soudure manuelle des
composants et la qualité de fabrication médiocre de ces
composants a souvent été la cause d’oxydations et de détériorations
prématurées. Aujourd’hui, grâce au développement
industriel, l’électronique a atteint un très haut niveau
qualitatif et la mise en œuvre industrielle des cartes électroniques
est universellement accessible, y compris en faibles quantités.
Cette mise en œuvre industrielle permet une qualité irréprochable
(composants, circuit imprimé, soudures, tests de
fiabilité) ainsi qu’un traitement pour prémunir le matériel
de l’humidité des églises.
Nos choix techniques se portent systématiquement sur le haut
de gamme (qualité des bois, des colles, de la visserie, des
peaux, des métaux). Il en est de même pour l’électronique
et nous n’intégrons dans nos instruments que des cartes réalisées
industriellement avec des composants de très haute qualité.
Pour
nous, la technologie de transmission est un moyen et pas une
fin. La qualité artistique d’un orgue demeure dans la
qualité de son harmonisation et la beauté de ses jeux. Un
orgue Cavaillé-Coll est beau en raison de son harmonisation
et non pas en raison de l’emploi d’une machine Barker.
C’est pourquoi notre technologie de transmission est une
technologie simple utilisant des composants standard
(microcontrôleurs pic, résistances, diodes, condensateurs).
N’importe quel électronicien peut aisément en comprendre
le fonctionnement et peut la dépanner ou même la remplacer,
à la différence des transmissions numériques mises
aujourd’hui à la disposition des facteurs d’orgues par
les quelques fournisseurs spécialisés (Laukhuff, Peterson
etc.). Chez ces fournisseurs, la technologie est totalement
verrouillée et le client est dépendant de l’intervention
de techniciens détenteurs des codes d’accès adéquats.
C’est
parce que nous ne voulions pas être pris en otages, ni
exposer nos donneurs d’ordre à ce marché verrouillé, que
nous avons développé ce type de technologie simple et
utilisant des composants électroniques simples, robustes et
banalisés.
Parce que la longévité d’un orgue est supérieure à la
longévité d’une vie humaine, nous estimons qu’il est
indispensable que l’avenir de nos orgues soit indépendant
de l’avenir de notre propre entreprise. Notre transmission
IPC pourra donc être comprise, dépannée ou remplacée
facilement dans les décennies à venir sans remettre en cause
la qualité musicale de l’instrument (de la même manière
que l’on améliore ou que l’on remplace une transmission mécanique
ou électrique).
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